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Rencontres Poétiques

   TiFlash, c'est son nom d’artiste, celui que lui ont offert ses copains de quartier. 

   Il nous vient des îles de l’arc caribéen dans cette “Méditerrannée du Nouveau-monde”, et de la Martinique plus précisément. La belle Matnik, Matinik, ou Lamatinik, comme cela se dit, dit-on, en langue créole. 

   Nous accueillons TiFlash pour entendre sa parole, son credo créole (parfois)... et bien au-delà. Cela fait des années maintenant que TiFlash a quitté son île aux fleurs pour venir écrire et scander ses textes à Metz et sur les bords de la Moselle. 

   Il est arrivé ici en 1994, inscrit en fac à Saulcy pour y passer une maîtrise en conception et mise en œuvre de projet culturel. Brillantes études qui lui ont permis de postuler avec succès à un carrière de demandeur d’emploi... mais là n’est pas le sujet. Notre sujet ce sont les mots, ses mots et accéssoirement sa musique. Pour TiFlash, en effet, les mots sont indissociables du son, du timbre, du rythme, de la mélodie. Vous l’aviez sans doutre deviné, notre invité est un digne représentant de cette mouvance artistique venue des Amériques, que l’on peut globalement ranger sous la bannière du Hip-Hop.

   Rappeur, slameur, il est un de ces nouveaux griots de nos cités mondiales, urbaines et suburbaines. Influencé depuis son jeune âge par les effluves de reggae, de raggamuffin venues des îles cousines, et puis du zouk de Kassav, Malavoi et autres biguines du pays, il a très tôt commencé à écrire des textes de rap, car le rap de Public Ennemy était lui aussi venu lui titiller les oreilles, le cœur et l’esprit.  Des textes en français, des délires d’adolescent pour commencer et puis beaucoup d’improvisation. Les textes se sont vite transformés en petits brulôts revendicatifs, lutte des classes, lutte des races. Quelques premières apparitions sur des scènes locales en Martinique avec enregistrements et participation à des compilations. 

   À Metz, il a rapidement pris langue avec des musiciens, des bricoleurs de sons, avec ici aussi diverses prestations scèniques dans diverses formations. Entre temps, il s’était également formé au théâtre pour y apprendre le jeu, la diction, la mise-en-scène. Il a d’ailleurs écrit une ou deux piéces, mais se sont ses textes destinés à cette scansion typique que pratiquent les artistes de rap qui le travaillent et le hantent. Son idée étant de produire le meilleur “flow” possible, ce flux ou ce fleuve ininterrompu de mots et de rimes, d’allitérations, assonances et autres onomatopées à la métrique implacable qui permettent aux images sonores de sortir du corps, un peu comme si les âmes des morts s’envolait en dansant sur des airs de fanfare obsessionnelles. 

   TiFlash est notre invité ce soir pour nous raconter son parcours, nous faire partager ses écrits, ses émotions, ses révoltes et ses aspirations. Il le fera d’abord seulement avec les mots, en “slamant” tout simplement, car ce sont ses mots qui nous interressent. C’est là que se cache la poésie. Une véritable poésie populaire, une poésie de la vie, une chanson simple sans doute, mais élaborée et exigeante et tout autant remarquable que celle des poètes officiels et auto-encencés.  

   Place donc maintenant à TiFlash et à ses mots... puis pour finir en beauté, nous l’écouterons dans son univers musical, avec le concours d’autres artistes, ses copains.

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